holls

POST METAL/ BESANCON

HOLLS

Créé courant 2023, HØLLS propose un post-metal aux ambiances sombres et déchirantes, qui alterne de belles montées en puissance avec des passages plus lourds et atmosphériques. Abordant des thèmes sombres liés aux comportements humains dévastateurs et les intentions malsaines d’une part de l’humanité, le groupe se veut néanmoins porteur d’espoir dans sa démarche créative. Porté par une voix féminine mariant le chant clair et le scream, le quintet bisontin aux influences marquées (The Ocean, Amenra, Mastodon en tête) entend défendre sur scène le plus possible son premier album, dont la sortie est prévue pour fin 2024.

P'TIT GIBUS vendredi 12 juillet.

Tout jeune groupe dans le paysage musical comtois et bisontin HØLLS éclot et vient nous décrasser les cages à miel, mais comment naît ce projet ? 
Dom : Avec Geoffrey, nous nous connaissons depuis des lustres. On s’entend très bien musicalement et comme j’avais quelques compos sous le coude, on a cherché du monde pour les travailler. Sandra est arrivée en mars 2023, Mike durant l’été puis Samuel en octobre. Le line-up est stable depuis et on bosse les cinq à fond une à plusieurs fois par semaine, ce qui nous a permis de construire un set d’environ 45 minutes. 

HØLLS, ça veut dire quoi ? 
Dom Il nous fallait un nom pour une inscription au Bastion et ce nom m’est venu naturellement. 
Mike Quoi que ça veuille dire (“grotte” en islandais apparemment), perso, j’aime bien comment ça sonne et le fait qu’il y ait cinq lettres, soit autant que de membres dans le groupe.

J'ai l'impression que le paysage metal français s'est étoffé en groupes de Post Metal, je noterais entre autres à Besançon Alta Rossa, 20 Seconds Falling Man à Nantes, j'en passe et des meilleurs (même si le dernier renaît de ses cendres), il est difficile de révolutionner un style, qu'est ce que vous comptez apporter avec votre musique ? 
Dom & Mike : 
On n’a pas la prétention de révolutionner quoi que ce soit mais notre musique joue beaucoup sur les nuances. L’idée est vraiment de faire ressortir les moments explosifs des passages atmosphériques, en jouant sur le grain de la voix de Sandra, qui peut être mélancolique comme puissante et habitée. 
Sandra :
 En effet, on veut marquer les ambiances qui alternent entre la tristesse envahissante et la colère salvatrice. Le clivage des émotions est volontaire et permet une perception tranchante, incisive. Je ne sais pas si cela apporte quelque chose de foncièrement “nouveau” mais en tout cas, l'idée est de prendre le temps d'installer un climat musical progressif qui laisse la place aux ressentis. 
Geoffrey : 
Nous cherchons simplement à faire ressentir au public un panel d’émotions allant de la tristesse à la colère tout en passant par un sentiment de pure libération. Les sentiments peuvent être divers, variés et même contradictoires. Et bien, c’est l’idée de notre musique alterner les sonorités, les rythmes, les ambiances pour ressentir ce flot d’émotions qui nous submergent parfois. 
Sam : 
Nous n’avons aucune prétention et encore moins de changer l’univers du métal mais bien de présenter notre univers à un public qui, on l'espère, sera réceptif à ce que nous avons créé de nos mains. 

Dans votre groupe le chant est assuré par une dame, ça donne un petit côté « Julie Christmas » qui perso ne me déplaît pas du tout, pour vous c'était évident de prendre une voix féminine plutôt qu'une énième voix masculine ? 
Dom : 
C’est un heureux concours de circonstances. Sandra est une amie qui prenait des cours de chant à l’époque. On a parlé du projet, qui l’a tout de suite emballé. Aujourd’hui, on ne verrait pas une autre voix sur notre musique. Elle symbolise l’identité du groupe. 
Geoffrey : 
Quand nous avons lancé le projet avec Dom, j’avais l’idée en tête que nous allions trouver un voix masculine forte à la Cult of Luna, par exemple. Ainsi quand Dom m’a proposé l’idée, j’ai été un peu réticent au début. Mais après plusieurs répétitions avec Sandra, il a vite été clair qu’elle apporterait une identité à notre groupe. Nous sommes donc fiers de construire ce beau projet avec elle. 
Sam : 
Je n’avais aucun a priori sur la typologie du chant. Mais vu que nous sommes presque arrivés en même temps avec Sandra, tout s’est fait très naturellement. Après tout le travail que nous avons abattu ces derniers mois, il serait aujourd’hui impossible pour moi de voir une autre voix que celle de Sandra. Cet équilibre entre douceur et violence se ressent encore plus grâce à une voix féminine, selon moi. 

Vous sortez en fin d'année votre premier album. Là où certains auraient pris le parti de faire un EP vous, vous envoyez le bois avec un long format, racontez nous un peu comment tout cela a mûri.
Dom : 
Au bout de plusieurs mois de répétition, nous avions suffisamment de  matière pour arriver à la durée d’un album, sachant que le format initial des morceaux - qui sont relativement longs - se prêtait plus à un album complet qu’un EP. 
Geoffrey :
 Nous avons tous envie d’avancer sur ce beau projet. Ainsi, nous nous sommes fixé plusieurs objectifs avec des deadlines connues de toutes et tous (parfois serrées d’ailleurs ^^). Dans ces objectifs, il y avait cette idée d’avoir un premier album que nous pourrions défendre sur scène. Un album que l’on serait fier de présenter. 
Sam : 
C’est une décision qui a été vite prise car j’étais au final là depuis très peu de temps. Cela m’a convaincu de l’envie commune d’avancer vite mais aussi de monter un projet de qualité. 

Vous travaillez les enregistrements avec Jordan Daverio, pourquoi ce choix ? Votre premier clip “Fall Into Decay” est sorti en février 2023, avec qui avez-vous travaillé ? 
Dom : 
On se permet de regrouper tes deux questions. Jordan Daverio et Nathanaël Martin sont de bons amis dont on apprécie le travail. On sait qu’ils font du bon boulot et comme il nous fallait un clip rapidement pour pouvoir démarcher, on a fait appel à eux pour enregistrer en live “Fall Into Decay”. En revanche, pour l’album, que l’on enregistre en mai 2024, on va passer par Disvlar Studio. Steph Tanker a l’habitude de travailler ce genre de musique et on sait que ça va coller pour notre projet. 
Sandra :
 J’ajouterais que c'est cool d'avoir plusieurs regards / oreilles sur un même projet, ça nous permet de travailler notre son, de prendre de la hauteur avec les perceptions des copains qui ont une belle expérience et qui partagent leurs savoirs. 
Geoffrey : 
Non content d’être de bons amis, ils ont une réelle expertise de leur métier. Ils ont aussi une superbe pédagogie qui permet de travailler dans des conditions parfaites pour se sentir à l’aise. 

Vous êtes à l'affiche de La Guerre du Son avant même d'avoir fait votre tout premier concert... pas de pression ? 
Sandra : 
La pression, jamais avant le concert ! Nous préférons jouer sobre ;-) 
Dom : 
Exactement ! Plus sérieusement, on mesure la chance qu’on a de pouvoir jouer dans ce beau festival. On connaît les enjeux et on prend ça comme un beau challenge. On travaille dur pour proposer le set le plus qualitatif possible. 
Geoffrey : 
Ça serait mentir de dire qu’il n’y a aucun stress mais tant qu’il reste positif, c’est le principal. Nous sommes fiers de pouvoir s’y présenter tous ensemble et montrer ce qu’on a sous le capot  
Sam :
 Au contraire, c’est ce qui nous a motivé à travailler dur pour avoir un set au point afin d’attaquer la scène rapidement. Il était primordial pour nous de faire au plus tôt nos premières armes en live. On est donc impatient de venir envoyer du bois en live à la GDS ! 

Pas trop compliqué de trouver des dates pour vous produire ? 
Mike : 
Si, même si on a déjà eu la chance de pouvoir faire quelques dates dont la première partie d’Alta Rossa au Darius à Lons et un plateau metal lors d’une soirée privée. On est ravis aussi de jouer à l’Antonnoir pendant que ce lieu existe encore. On démarche au maximum de notre côté, mais il faut avoir un album à défendre et on sait bien que les jeunes formations ne sont pas forcément les plus mises en avant dans les programmations. 
Sandra : 
On essaie de communiquer au maximum pour diffuser notre musique et éveiller la curiosité afin de faire naître la volonté de nous faire confiance pour notre set ! Nous restons patients mais actifs dans nos recherches. 
Besançon j'y jouais quand j'étais jeune ( arf ça fait vieux ça ) à l'époque de la première édition de L'Herbe En Zik, au Yam's, au Bar de L'U, aux PdZ, certains sont fermés tandis que d'autres se sont réinventés. Qu'est-ce que ça fait de voir disparaître l'Antonnoir ? 
HØLLS : 
On est vraiment attristé(e)s de voir ce lieu mythique fermer ses portes. On a tellement de souvenirs mémorables comme le passage de Red Fang fin 2017 ou encore celui de Nostromo en 2023. On tient à remercier les employé(e)s et bénévoles qui ont fait vivre ce lieu pendant tant d’années. On essaie de fréquenter un maximum ces lieux qui font partie de notre quotidien et de nos habitudes bisontines ! 

Qu'est ce que l'on peut vous souhaiter pour cette année 2024 ? 
Mike : 
De trouver le plus de belles dates possible et de faire connaître notre musique autant que faire se peut.
Sandra : 
De rester unis, de coordonner notre créativité avec intelligence et bienveillance pour produire des morceaux qui nous ressemblent et enfin, nous offrir l'opportunité de les partager aux autres êtres humains  !
Geoffrey : 
De belles dates, prendre toujours autant de plaisir à composer et jouer tous ensemble !
Sam : 
Trouver de belles dates mais aussi faire de belles rencontres musicales avec des groupes locaux. La musique, c’est aussi de belles rencontres et un partage de notre passion commune sur scène (Coucou Alta Rossa <3 ) ! 

Aller deux trois questions à la con pour finir :Quel est votre plus vieux souvenir SONORE (attention cela peut ne pas être musical) ? 
Dom : 
Ma mère qui chante du Céline Dion dans la cuisine !
Mike : 
Mon père qui balançait du Pink Floyd et du Led Zep dans le salon. Ça lui a fait quelque chose quand j’ai emboîté le pas avec du gros death / black metal quelques années plus tard ^^
Sandra :
 Le bruit des cloches de l'église du village !
Geoffrey : 
Le bruit de l’eau qui passait sous le pont en bois devant notre maison perdue dans les bois !
Sam : 
Les playlists que passait mon père dans sa voiture quand il venait me chercher à l’école. On passait de Toto à Depeche Mode en passant par U2 ou encore Jamiroquai. 

Quel est le dernier bon livre que vous ayez lu ?
Sandra :
 Aïe, mes Aïeux” de Anne Ancelin Schutzenberger. 
Mike : 
Pour ma part, en BD “La Route” de Larcenet m’a mis une bonne grosse baffe graphique. Il a bien su capter la noirceur du roman éponyme de Cormac McCarthy. En livre, je citerais “Plan de Vol” de Jacky Schwartzmann (j’ai adoré “Shit” également !). Des pigeons qui parlent dans un Besançon revisité avec une intrigue polar / humour comme il sait si bien les faire, un délice ! 
Dom : 
De mon côté, j’ai adoré la saga “Autre-Monde” de Maxime Chattam. 
Geoffrey : 
L’Empire des Anges” de Bernard Werber ou niveau BD toute la collection des “Blacksad” (c’est incroyable). 
Sam : 
La Bible mais je ne suis pas sûr d’avoir tout compris…  

Habituellement on demande aux groupes les 5 albums qu'ils recommandent, moi j'aimerais bien savoir quels sont les albums que vous avez attendu avec impatience et qui ont fait un total flop ? 
Sandra : 
Forever” le troisième album des Spice Girls sorti en 2000, un flop complet après les mythiques “Spice” et “Spiceworld” !
Dom : 
Dernièrement, il n’y a rien qui m’a particulièrement déçu je dois t’avouer, même si j’en attendais plus du dernier TOOL en date, Fear InoculumGeoffrey : Le dernier Soen m’a énormément déçu, je ne dirai même pas pourquoi je suis encore trop fâché. Sinon, je rejoins Dom sur le dernier TOOL, que j’ai su apprécier sans pour autant prendre la claque que j’attendais (le phénomène « trop d’attente » sûrement). 
Sam :
 Le dernier Metallica m’a beaucoup déçu. Alors que si l’on prend l’exemple d’un autre « vieux groupe » comme les Red Hot, et bien là j’ai pris une jolie claque sur le dernier album. 
Mike : 
Je rejoins Sam sur le dernier Metallica, qui ne m’a laissé aucun souvenir mémorable. Par contre, en coup de cœur, “Dragging Bodies to the Fall”, le premier album de Junon, m’a mis une tarte monumentale !